Les propositions des JDA 63 pour les Universités

Publié le par Jeunes d'Avenir 63

L'université française est en crise. Cela fait des années que l'on entend ce refrain. Et des années que l'université est pointée du doigt. Le mépris exprimée aujourd'hui par la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Mme Pécresse, et par le président de la République, en sont un signe flagrant, lorsqu'ils n'hésitent pas à affirmer de façon populiste et démagogique que les enseignants-chercheurs sont à l'université parce qu'ils ont vu de la lumière ou parce qu'il y fait chaud (ce n'est d'ailleurs pas toujours le cas dans les immenses amphithéâtres mal isolés).

Il est vrai que l'université connaît des problèmes : financement, taux d'échec importants, manque d'encadrement, vétusté des structures, faiblesse des résultats de la recherche...

Cependant, les réponses apportées aujourd'hui par le gouvernement ne sont pas les bonnes. Conséquences directes de la loi LRU (Loi relative aux libertés de Responsabilités des Universités) adoptée l'an dernier, les décrets mis en cause par la mobilisation actuelle montrent le malaise profond qui subsiste encore aujourd'hui et qui risque de perdurer longtemps.


NON, nous ne sommes pas opposés à l'idée de réforme mais nous ne pouvons pas accepter un projet imposé de façon autoritaire, sans aucune concertation et qui ne ferait qu'affaiblir encore plus l'enseignement supérieur.


NON, nous ne voulons pas que les universités soient autonomes, sous la tutelle des grandes entreprises locales, et qu'un diplôme puisse avoir une valeur différente en fonction de sa ville d'obtention.


NON, nous ne voulons pas d'un système universitaire à deux vitesses dans lequel on verrait des universités de médecine ou de biologie par exemple recevoir des fonds importants de la part d'entreprises privées, parce que leurs recherches les intéressent directement, et d'autres comme celles spécialisées dans les lettres et les sciences humaines qui seraient déficitaires et dont les programmes seraient vidés de leur contenu.


NON, nous ne voulons pas que la logique de l'efficacité économique s'impose à l'enseignement ainsi qu'à l'ensemble des services publics.


NON, nous ne voulons pas d'un directeur de département ou d'un président d'université omnipotent décidant selon son humeur des horaires d'enseignement des professeurs.


Les nouvelles réformes présentées par l'actuel gouvernement posent de nombreuses questions qui comportent de multiples non-dits. Comment la recherche va-t-elle pouvoir être objectivement évaluée? Où les universités vont-elles trouver des fonds? Comment seront à l'avenir formés les enseignants avec la mastérisation des concours et avec la disparition des IUFM ? Il faut savoir que les enseignants du second degrés seront lâchés dès leur première année dans des collèges ou lycées parfois difficiles sans aucune préparation à la pédagogie et sans aucun suivi.

Dès aujourd'hui, nous proposons des mesures importantes efficaces pour pallier aux problèmes que rencontre l'université :


Donner plus de moyens aux universités et à la recherche. En effet, depuis 2002, les fonds attribués à la recherche ont énormément diminué. De plus, la France ne dépense que 10 000 € par étudiant, ce qui la place au 16ème rang mondial. Un pays qui croit en l'avenir est un pays qui investit massivement dans la jeunesse. La France consacre aussi seulement 1,1% de son PIB à l’Enseignement supérieur c'est-à-dire un montant inférieur de 25% à la moyenne des pays de l’OCDE, inférieur de 40% à la Suède et inférieur de 50% aux Etats-Unis.


Créer un service national de l'orientation. Ce service public permettrait aux étudiants d'avoir accès à une information de qualité sur les formations et les débouchés et le mettrait en contact avec les entreprises, en lui permettant d'accéder, quelque que soit sa formation, à des stages formateurs correctement rémunérés puis d'entrer dans la vie active.


Modifier le premier cycle universitaire en le rendant plus général. Ségolène Royal propose notamment dans son ouvrage Si la gauche veut des idées de diviser l'université en trois formations principales pour les 2 premières années de licence : les filières scientifiques, les humanités modernes (droit, économie...) et les humanités classiques (lettres, philosophie, psychologie...), la spécialisation ayant lieu par la suite. Cela permettrait à l'étudiant de prendre le temps de mettre en forme son projet d'avenir en découvrant quels sont ses centres d'intérêt.


Permettre et favoriser les passerelles entre les différentes formations pour qu'un étudiant ne soit pas dépourvu lorsqu'il sent qu'il n'est pas à sa place dans une formation donnée. De même, un diplôme donné ne doit pas conduire uniquement vers une seule voie comme c'est trop le cas par exemple en psychologie ou en histoire.


Permettre aux étudiants un choix des cours auxquels ils veulent assister dans leur formation universitaire et aider ce choix en fournissant des informations. Il faut également favoriser les double-cursus, les rendre plus facile à organiser et à gérer dans l'emploi du temps de l'étudiant.


Rattacher les grandes écoles aux universités pour éviter un système à deux vitesses et une discrimination par le portefeuille contraire à l'idéal d'égalité des chances.

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G
Tiens ça me rappelle quelque chose ^^ !
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